Ce thé est cultivé à Umegashima, Shizuoka (comme mon autre Yabukita), dans un champs perché à 1 000 mètres d’altitude : c'est le champs de thé le plus haut du Japon.
Là-haut, la récolte arrive bien après celle des plaines (fin mai environ !) : les températures sont froides et la croissance des théiers est lente, ce qui donne à ce thé des saveurs uniques et un côté très "rustique" et vif.
Sa liqueur est d’un beau jaune doré, comme les senchas d’autrefois (avant que la couleur verte ne devienne la norme moderne).
En bouche, ce thé rappelle la montagne : une rencontre entre astringence, umami, et une profondeur aromatique qui évoque la forêt, la roche, l’hiver, avec une légère touche végétal comme une lumière qui marque le retour prochain du printemps. Sa forte torréfaction ajoute également de douces saveurs réconfortantes, et je retrouve même des arômes de noix et de marrons chauds.
Alors que je compare mon autre sencha Yabukita à un samouraï, je vois ce thé comme un gardien ou un dieu de la montagne : il est précieux, avec une aura sacrée.
C’est un thé qui raconte un chemin, un terroir, et surtout une histoire : le producteur à qui appartient ce thé ne peut plus monter travailler si haut en montagne, de par son âge, et c'est une coopérative qui travaille à faire (sur)vivre, tant bien que mal, ce thé.
Je le conseille à celles et ceux qui aiment les thés avec une âme forte et authentique, et qui veulent découvrir une expression plus ancienne et sauvage, du thé japonais.
Conseil d'infusion : 4 à 5g, 75°, 120 ml, 1min
Cultivar : Yabukita
Région : Shizuoka, Umegashima
Producteur : Maruume Seicha et Marumo Mori Shoten
Produit en très petite quantité et non distribué sur le marché