Sencha Tsuyuhikari

Description

Thé vert sencha de Kanaya (préfecture de Shizuoka), cultivar Tsuyuhikari.

Ce thé est un thé de plaine de type fukamushi (étuvage long) : c’est d’ailleurs dans cette région du Japon (à Kikugawa, pour être exact) que les thés à étuvage long fukamushi-cha sont nés au 20ėme siècle. Avant ça, les thés sencha étaient plutôt des thés de montagne et/ou des thés à étuvage court ou moyen. Lorsque la consommation de thé vert a augmenté dans le quotidien des Japonais, les producteurs de thé ont dû trouver un moyen de répondre à la demande grandissante tout en proposant des thés de qualité. C’est à ce moment que les champs de thé en plaine se sont développés davantage : à l’inverse des montagnes, il est possible de mettre plus de plants et la culture est plus facile, ce qui permet plus de quantité et de rentabilité. Le problème des plaines est que le soleil tape fort et de longues heures sur les champs en journée, ce qui a pour effet de stimuler la production de catéchine dans les feuilles de thé. Cette molécule étant notamment responsables de l’astringence et de l’amertume du thé vert, une exposition prolongée à la lumière de soleil peut vite donner un thé trop amer. L’étuvage long des feuilles de thé après la récolte permet de casser la feuille et la catéchine présente à l’intérieur : on garde les arômes du thé et son côté végétal, mais avec moins d’astringence et d’amertume, ce qui le rend plus facile à boire.

Quant au cultivar, Tsuyuhikari est un type de thé qui donne de très bon thés verts aux arômes herbacés et avec une couleur de liqueur vert émeraude. Allié à l’étuvage court du fukamushi, on a ici un thé très vert et très dense en bouche, avec une belle robe et un caractère bien présent. Il a également une très belle umami, typique de ce cultivar. C’est une véritable explosion végétale en bouche ! J’aime ce thé, car on peut jouer avec : infusé à base température, on obtient un thé à l’umami +++ (qui peut rappeler l’umami des gyokuro, bien qu’il ne soit absolument pas ombré), infusé à eau très chaude on obtient un thé bien vert, herbacé avec une belle astringence. Il marche également très bien infusé à froid ! C’est un thé aux multiples visages, comme un caméléon ! Quand je travaillais au Japon, je le conseillais aux gens qui souhaitaient expérimenter toutes les facettes du thé japonais. En effet, en jouant avec les techniques d’infusion, on peut goûter à la fois à l’umami, à la douceur, à l’amertume et à l’astringence, les quatre saveurs caractéristiques des thés japonais. Il s’adapte à nos envies du moment, à notre humeur et aux besoins de notre corps : c’est un peu comme ce meilleur ami qui est toujours là au quotidien et qui nous fait du bien, dans n’importe quel moment !

Si vous souhaitez découvrir tous ses visages, je vous conseille de l’infuser d’abord à 65/70degrés avec peu d’eau environ 40 secondes, avant de monter la température à la seconde et à la troisième infusion (par exemple 65° avec peu d’eau, puis 75 avec plus d’eau et enfin 85° bien dilué). Pour en faire un thé glacé, 10/12g dans 1l d’eau filtrée tempérée, une nuit au frigo. Vous pouvez y ajouter des feuilles de menthe, ça se marie très bien ensemble !